Hokusai

Publié le 13 Novembre 2024

Konnichiwa ! 

La première fois que j'ai entendu parlé de Hokusai, c'était dans un roman de gare, Dragon de Clive Cussler, il y a une trentaine d'année. Comme quoi, ce n'est pas toujours dans la grande littérature que l'on apprend des choses. Le personnage principal, Dirk Pit, devait entre-autre trouver une estampe inédite de Hokusai pour pouvoir approcher un terroriste Japonais collectionneur... tout un programme. S'ensuivi, pour ma part, la découverte des 36 vues du Mont Fuji, dont l'iconique grande vague de Kanagawa, puis les 100 vues du Mont Fuji, la série sur les ponts, et celle sur les cascades. Plus récemment, avec Valérie, nous avons eu l'occasion de voir le film "Hokusai" à Lons Le Saunier (il sortait dans très peu de salles en France).

Quand on a su qu'existait le Sumida Hokusai museum dans le quartier de Sumida à Tokyo où Hokusai est né, et qu'on y était, on n'a pas hésité une seconde. Là, on a vraiment compris pourquoi il était surnommé "le vieux fou de dessin". En plus de ses estampes, il a produit un nombre incalculable de carnets de croquis, de cartes à jouer, d'illustrations de poèmes et le magnifique rouleau sur le fleuve Sumida. Ce rouleau de 12 mètre de long, tout récemment redécouvert, est de retour au Japon.

Nous apprenons aussi qu'il a changé de nom d'artiste à de multiples reprises.

Sur son lit de mort, à 88 ans ou 90 ans (il y a polémique), il aurait prononcé ces dernières paroles : "Si le ciel m'avait accordé encore dix ans de vie, ou même cinq, j'aurais pu devenir un véritable peintre". 

Malheureusement pas de photos pour illustrer cette visite, car interdites dans le musée.

The Sumida Hokusai museum à Tokyo

The Sumida Hokusai museum à Tokyo

Affiches portant des peintures ou estampes de Hokusai, collées sur les murs le long de la Sumida.Affiches portant des peintures ou estampes de Hokusai, collées sur les murs le long de la Sumida.

Affiches portant des peintures ou estampes de Hokusai, collées sur les murs le long de la Sumida.

Heureusement, par le plus pur des hasards, lorsque nous sommes passés à Nagano plusieurs semaines plus tard, nous avons découvert que Hokusai était passé dans le coin 176 ans plus tôt. Il avait accepté l'invitation de Takai Kosan, un de ses amis qui vivait au village d'Obuse. Pendant la période où il est resté, il a peint la grande fresque du phénix sur le plafond du temple Gansho-in et les vagues mâle et femelle ainsi qu'un autre phénix (de plus petite dimension) sur deux chars de cérémonie.

Après trente minutes de train, nous voilà à Obuse, charmant village au milieu des pommiers. Deux kilomètres de marche pour arriver au temple et accueil en grande pompe car nous sommes les seuls occidentaux (après une multitude de "merci beaucoup d'être là"). Nous voilà assis sous la magnifique fresque du phénix, le moine s'agenouille à côté de nous et sort son traducteur. Lui parle en japonais et nous le tend pour que nous écoutions la traduction en anglais. Les explications se passent comme ça, moment magique.

Photos interdites à l'intérieur du temple.

HokusaiHokusai
Dessin original de Hokusai, mis en couleur par ses soins. Ce dessin en petit format était un travail préparatoire à la fresque finale. Ce dessin est présenté à la maison-musée de Takai Kosan.

Dessin original de Hokusai, mis en couleur par ses soins. Ce dessin en petit format était un travail préparatoire à la fresque finale. Ce dessin est présenté à la maison-musée de Takai Kosan.

Nous quittons le temple et marchons deux kilomètres supplémentaires pour revenir vers le village et le musée, en passant par un autre temple caché au milieu d'une forêt de cryptomerias. Perché au sommet d'un escalier en pierre vieux de plusieurs siècles, le temple au toit de chaume est sublime de simplicité, encore une atmosphère magique.

HokusaiHokusai
Hokusai

Malheureusement au musée Hokusai à Obuse, le renouvellement d'une partie de la collection, nous empêche d'accéder à la moitié des salles. Par contre, les pièces maîtresses tel que les vagues mâle et femelle, ainsi que les chars de cérémonie sont accessibles. Toute la maîtrise du vieux peintre se retrouve dans ces œuvres qu'il a peint un an avant sa mort.

Vagues mâle et femelle
Vagues mâle et femelleVagues mâle et femelle

Vagues mâle et femelle

Le musée Hokusai présente aussi un ensemble d'estampes, de peinture et de carnets dont voici quelques exemples :

HokusaiHokusai
HokusaiHokusai
HokusaiHokusai
Carnet de croquis à destination de ses élèves.

Carnet de croquis à destination de ses élèves.

EstampesEstampesEstampes
Estampes

Estampes

Le Dragon de fumée s'échappant du Mont Fuji a été peint par Hokusai environ trois mois avant sa mort. C'est probablement sa dernière œuvre.

Le Dragon de fumée s'échappant du Mont Fuji a été peint par Hokusai environ trois mois avant sa mort. C'est probablement sa dernière œuvre.

Pour finir, au coucher du soleil, à deux pas de là, nous visitons la maison-musée de Takai Kosan, un autre peintre fabuleux, celui là même qui avait hébergé Hokusai pendant un temps. Un texte de Takai Kosan résume bien le caractère du vieil homme : j'ai hébergé Hokusai pendant six mois, un jour il a disparu, partit sans le moindre au revoir.

Retour à Nagano en train. Nuit noire, pas de paysages à admirer par les fenêtres, mais des estampes plein les yeux. Merci vieil homme !

HokusaiHokusai
Hokusai
HokusaiHokusaiHokusai
Takai Kosan dans son jardin.

Takai Kosan dans son jardin.

Rédigé par Fabien

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