Péloponnèse, côté Est

Kaliméra ! 

Nous voici en route pour un tour du Péloponnèse dans le sens horaire.

Nous commençons notre découverte de cette péninsule par le canal de Corinthe. Canal qui fut percé à la fin du 19ème siècle sur une longueur de 6,3 km pour permettre de raccourcir les trajets entre la mer Ionienne et la mer Egée d'environ 400 km. L'idée n'était pas nouvelle : il y a 2700 ans, les habitants de la région avaient créé un chemin de bois pour le roulage des navires. Et, il y a 2000 ans, l'empereur Néron lançait les travaux de percement du canal armé d'une pelle en or... travaux abandonnés par son successeur.

En préparant notre parcours quelques heures plus tôt, nous avons découvert que le site d'Isthmia, situé à 2 km du canal, disposait d'un étonnant trésor romain : des panneaux de verre uniques de part leur taille et leur nombre. Il n'en faut pas plus pour nous attirer dans ce musée d'autant que les autres vestiges grecs et romains de ce site ont l'air intéressants.

Ces 128 (ou 126) mosaïques de verre sont restées empilées durant des siècles, dans l'eau de mer, jusqu'au moment de leur découverte. Les panneaux avaient été rangés face à face dans des coffres en bois. Ils étaient si soudés entre eux qu'il a été quasiment impossible de les séparer. C'est pourquoi nous ne voyons aujourd'hui que l'arrière de ces œuvres.

Voici une représentation de l'un des panneaux les mieux restauré.

Quelques uns des panneaux en opus sectile de verre (l'ancêtre des vitraux).

Ici, reconstitution d'un système de départ de course à pieds utilisé lors des jeux isthmiques (une version locale des JO qui se tenait tous les 2 ans).

Thermes de l'époque romaine avec hypocauste (empilement de briques permettant la circulation de l'air chaud sous le sol) et mosaïques. Celle-ci mesure près de 20 mètres de long.

Eléments de marbres qui décoraient les murs des thermes : un puzzle géant 3D à reconstituer...

Le théâtre gréco-romain disparaît sous la végétation.

Lors de la visite du musée d'Isthmia, nous avons découvert que les panneaux de verre provenaient d'un temple situé dans le port à demi immergé de Kenkhreon (ou Cenchrées). Le site se trouvant à seulement 6 km d'Isthmia, nous quelques minutes plus tard déambulant sur la plage, profitant du soleil et des vestiges. Une belle première journée ! 

Représentation du port au 1er ou 2ème siècle.

Le port, les entrepôts et temples de nos jours.

Le lendemain, nous nous rendons sur l'un des sites majeurs de la région : la forteresse de Mycènes. Nous commençons notre visite par le trésor d'Atrée (Atrée serait le père d'Agamemnon) : une tombe à tholos typique de cette époque (13 ou 14ème siècle avt J.C.). Elle est dans un état incroyable !

Une tombe à l'acoustique étonnante !

Mycènes est une cité fortifiée datant de l'âge du bronze construite sur une grosse colline. Nous passons sous la porte des lionnes avant de découvrir les rues serpentant jusqu'au sommet où se trouvait la citadelle ou l'Acropole.

La porte des lionnes.

Cet après-midi là, nous enchaînons avec la visite du théâtre d'Argos. Une visite réalisée au pas de course car, comme tous les sites "mineurs", il ferme à 15h30. Ce théâtre presque oublié, envahi de hautes herbes, était l'un des plus grands du monde antique avec une capacité d'accueil de 20 000 personnes. Se trouver en haut du théâtre avec la vue sur la ville moderne d'Argos reste un moment marquant (et vertigineux) de ce voyage... et de cette deuxième journée. 

Le théâtre est tout au fond du site.

Il est gigantesque !

Gigantesque et un peu envahi par la végétation...

Le jour suivant, nous prenons la direction d'Épidaure. Cette ancienne citée grecque a été fondée au 4ème siècle avt J.C. et a prospérée notamment grâce à son sanctuaire dédié au dieu de la médecine Asclépios. Elle est aujourd'hui connue pour son théâtre, particulièrement bien conservé et à l'acoustique exceptionnelle.

Le théâtre tôt le matin : un peu dans l'ombre mais plutôt tranquille.

C'est la chenille qui redémarre !

Le reste du site qui, outre les lieux de soins et les temples, incluait un grand ensemble hôtelier pour accueillir les malades.

Aperçu la veille sur le bord de la route, l'ancienne cité mycénienne de Tirynthe a retenue notre attention. Il faut dire que la citadelle, dont les parties les plus anciennes ont au moins 4000 ou 4500 ans, se trouve sur une colline de 30 mètres de haut. Avec une longueur d'environ 300 mètres et 40 à 100 mètres de large, elle pouvait difficilement passer inaperçue. Sur la partie haute de la citée fortifiée, il reste des ruines relativement bien conservées d'une résidence royale dont les murs étaient décorés de fresques. Les vestiges du mur cyclopéen sont aussi clairement identifiable : les pierres de ce rempart peuvent atteindre trois mètres de long et un mètre d'épaisseur, sans utilisation d'un liant ou d'un mortier quelconque.

La citadelle vue d'en bas.

Les murs étaient constitués de blocs énormes !

La partie basse du plateau.

Accès à la partie haute du plateau par "l'escalier de secours".

La dalle de la "salle de bains", d'une seule pièce (on parle ici de pierre taillée, pas de béton !) présente encore les rainures d'évacuation de l'eau et les trous des portes pivotantes.

Chemin de retour vers le 21ème siècle... enfin, me semble-t-il !?